Nous étions quatre pour traverser le siècle fou. A toi l’héritage. Voici le testament qu’elles te laissent. C’est un capital immatériel : ferveur et solitude, rien d’autre.
Tout d’abord, non, le fait que le numéro 4 soit intitulé Quatre n’a rien de programmé, même si je vous l’avoue, la coïncidence est cocasse !
Quatre dépeint la vie de quatre générations de femmes d’une même famille, à Paris. Chantal Delsol, à travers ce roman, fait défiler devant nos yeux le vingtième siècle et tous les chamboulements qu’a pu traverser notre pays. On y voit notamment l’évolution de la situation des femmes dans la société, mais aussi la perception de la famille, du travail, etc…. Comme beaucoup des lectures de mon adolescence, il m’a été conseillé par ma famille, et plus particulièrement par mes parents. Je l’ai lu deux fois.
La première fois, j’avais seize ans, j’étais en terminale et je rêvais d’une autre vie, une vie en dehors du cadre qu’on m’avait inculqué. Je souhaitais m’affirmer en tant que femme, et non plus en tant qu’adolescente. J’ignorais alors que ce processus prendrait le temps qu’il faudrait ! Le féminisme assez modéré qui règne dans ce roman m’a beaucoup marquée à l’époque. Ces quatre femmes montrent une envie de liberté et d’indépendance face à la société qui les entoure. Elles se battent pour des combats auxquels j’aurais voulu participer. Je me souviens qu’à l’époque, j’avais cette revendication au fond de moi, je refusais de vivre une vie ordinaire ; je voulais être journaliste, voyager, casser les codes. Et Quatre m’a fait découvrir ce sentiment d’indépendance que j’ai toujours gardé, même si je me suis un peu calmée ! J’ai été très inspirée par ces portraits de femmes, toutes très différentes, et en même temps toutes très influencées par leur époque. Quatre nous fait observer d’ailleurs l’évolution radicale qu’a connu le vingtième siècle. La vie en 1900 n’a plus rien à voir avec la vie en 1990.
La deuxième fois que je l’ai lu, c’était il n’y a pas si longtemps, à l’âge de 23 ans. Et il ne m’a pas du tout fait le même effet. J’ai aimé le lire aussi, évidemment, mais le sentiment qui est ressorti de cette lecture était totalement différent. J’ai apprécié davantage le côté historique qu’offre ce roman, mais je l’ai trouvé plus sombre. Beaucoup de choses sont finalement remises en question, notamment cette « liberté à tout prix » promue depuis les années soixante. Au final, trop désirer l’indépendance exclu de ce qui est vraiment important : la famille, l’amour… C’est en tout cas comme ça que je l’ai personnellement perçu !
Bref, Quatre aborde des thèmes qui m’ont questionnée adolescente, et qui me questionnent encore beaucoup. Je pense que chaque personne, à chaque période de sa vie aura sa propre lecture de ce roman. Si je le relis dans dix ans, je n’y verrais certainement pas la même chose. Je comprendrais peut-être davantage ces quatre femmes. Et c’est cela qui est formidable dans la lecture : on aura beau relire un livre deux, trois, quatre, dix fois, il nous paraîtra différent à chaque fois !
J’espère que cet article vous donnera envie de le lire ou de le relire ! C’est un livre très profond, parfois compliqué, mais dont le langage nous emporte dans le tourbillon de ce siècle fou !
A très vite pour le dernier du classement !
Mademoiselle T.
Merci Mademoiselle (Madame? ;-)) T. J’avais également beaucoup aimé ce roman et cela me donne envie de relire
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Pareil, ça me donne envie de le relire! Merci Mademoiselle T. 🙂
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